Poème : Western
J'ai écrit ce poème en tant qu'exercice de style : Je voulais voir ce que donnerait un changement graduel du nombre de pieds par vers. Ici, on débute en alexandrins, quand tout est calme, puis au fur et à mesure que la tension s'accumule, on réduit la taille jusqu'à n'avoir que quatre pieds par vers, puis la tension se relâche, et on retourne petit à petit à l'alexandrin.
Ce poème date du 30 octobre 2005.
Une silouhette s'avance, vétue d'un grand manteau Ses éperons brillants scintillent à chaque pas Le visage voilé par l'ombre de son chapeau Carabine à la main, elle cherche sa proie. Un homme qui s'appuyait dos à un mur Barbe de trois jours, cicatrice blanche Crache au sol puis s'avance d'un pas sûr, Se campe sur ses jambes et dégage ses hanches Les passants s'écartent dans la rue Et la tension est palpable Ils risquent une balle perdue Pour voir ce duel mémorable Plus un bruit, tout autour Leurs muscles sont crispés Ne reste qu'un vautour En train de tournoyer Un battement d'yeux L'autre dégaine Les deux font feu Comme à l'arène Touché au coeur L'homme s'écroule Il sait qu'il meurt Son sang s'écoule La force quitte ses doigts Il lache ses révolvers Il frissonne, il a froid La bouche pleine de terre Le pasteur vient à ses côtés Pour confesser l'homme mourant Ecoute quelques mots murmurés Puis lui ferme les yeux doucement Le croque-mort accourt, tenant son chapeau Dans son autre main, un mètre-ruban Sans hésitation, ce triste corbeau Prend les mesures pour la boîte en bois blanc L'étranger se détourne d'un air plein de mépris, Met son arme à l'épaule, et s'éloigne d'un pas lent. Il part toucher la prime offerte contre cette vie, Prédateur sans scrupules dans le désert brûlant.